Ce qui s’est passé entre Zied Jaziri et Chokri El Ouaer sur les «titres de l’Espérance» n’est pas le premier et ne sera pas le dernier. Tellement nos producteurs et nos animateurs (dont une partie n’a aucun niveau et aucune objectivité malheureusement !) aiment le «buzz» à tout prix. Même si on bafoue tout, même si on se permet tout entre insultes, vulgarité déguisée et diffamation. Tout est permis sur un plateau TV (les quelques qui restent en vie dans ce triste paysage télévisuel tunisien). Pourvu que le téléspectateur non averti, le simple supporter fanatique, acharné, suive et continue de verser l’huile sur le feu sur les réseaux sociaux. Tout est bon pour un maudit «audimat» qui tranche dans cette concurrence qui dépasse souvent les règles éthiques et mêmes journalistiques. Cela ne veut pas dire que tous les plateaux se ressemblent.
Il y a quelques exceptions, quelques animateurs et quelques consultants qui sauvent la mise en parlant bien et peu, en apportant le plus, en critiquant vivement, en déclenchant de vives discussions, mais toujours dans la limite du possible. Au nom au «buzz», on défend sans dignité et en toute insolence des présidents de clubs à la limite délinquants, on protège certains clubs et certains entraîneurs tout en massacrant d’autres. Tout peut se faire, l’essentiel est d’attirer un large public qui souffre tant de la culture du fanatisme, de la haine et de la subjectivité. Pourquoi personne ne bronche pour mettre fin à cette médiocrité qui envahit les plateaux sportifs télévisés ? On est vraiment «écœuré» et abasourdi d’entendre des consultants parler comme s’ils étaient dans un café ou dans un virage. Ceci avec la bénédiction pas très innocente de quelques animateurs que seuls le «hasard» et les «mauvais sorts» ont propulsés au rang d’animateurs. Le constat est clair : il n’y a va plus d’animateurs d’émissions sportives de la trempe de Mohamed Boughnim, Mohamed Meddeb, Nejib Khattab, Houcine Ouadi, Mondher Jebeniani, Salah Kadri et autres grands de l’écran. Les temps ont changé, et les émissions sportives, en ce moment, servent, en bonne partie, les intérêts de certains clubs.
Surtout s’il y a des annonceurs puissants qui imposent une ligne et des messages à diffuser. Les subtilités, le franc parler, l’apport succinct, la bonne parole, l’audace, on n’en veut plus. Mais on veut des conflits, des absurdités, des soupçons, des rumeurs, de la diffamation et surtout des conflits. Tout est bon, l’essentiel qu’on ait du «buzz». Simple alors, zapper et voir ce que les autres font et disent est une solution !